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02/11/2007 à 17:42 par pak

hommage a un grand petit bonhomme

Stanley Beckford ne ressuscitera plus le mento
La star de cet ancêtre rural du ska et du reggae était revenue dans la lumière en 2004. Il est mort à 65 ans.

Chaînes et bagues en or, paquet de blondes, le Jamaïquain Stanley Beckford semblait ressusciter, lui et sa musique. C'était en 2004. Il venait promouvoir en France son disque Reggaemento, le second après Stanley Beckford Plays Mento, publié deux ans plus tôt et qui l'avait sorti de l'oubli après avoir signé en 1975 le plus grand succès de sa carrière, Soldering (la «soudure», pour dire copulation), chanson interdite de radio pour son sens trop explicite.
Pourtant, Stanley Beckford est un chanteur de mento, art caustique du sous-entendu, cousin du calypso de Trinidad. Racine rurale du ska, du rocksteady et donc du reggae, joué par une guitare, un banjo, une rhumba box, carré de bois surmonté de lamelles métalliques, le mento fait la chronique en forme d'exutoire du quotidien des petites gens et sert aussi de soutien dans les conflits sociaux.
Né en 1942 à Portland, Stanley Beckford grandit orphelin à Kingston. Il apprend à chanter à l'église et joue de la guitare avec un voisin, avant de remporter à 19 ans son premier radio crochet. Il devient chanteur au sein du Soul Syndicate, groupe formé en 1968 et qui accompagne souvent les grands chanteurs jamaïquains durant leurs enregistrements en studio ou leurs tournées.
Puis il forme avec deux potes les Starlites et interprète son premier coup d'éclat en 1973, Wanted Man, qui relate l'arrestation d'un voyou à laquelle il a assisté. C'est l'époque d'un revival du mento, dont l'âge d'or reste les années 40-50, avant d'être détrôné par le ska une décennie plus tard, en attendant la suprématie du reggae qui relègue Stanley Beckford dans l'animation des hôtels et autres lieux touristiques avec ses chants satiriques, parfois égrillards. Sa musique est quasi inconnue ici, sauf pour une poignée d'amateurs qui ont eu l'occasion de voir en France les Jolly Boys, groupe de vétérans ayant animé quelques rares festivals durant les années 80.
Petit bonhomme rigolard, il était à demi surpris d'être celui qui popularisait ici le mento, un peu à la manière des Skatalites qui ont relancé le ska. Stanley Beckford est mort à 65 ans le 30 mars à Riverdale, Jamaïque, des suites d'une longue maladie.
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