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18/02/2006 à 19:06 par Ricky Tchic Tchik

1 réponse

dé profondis

e saxophoniste britannique Elton Dean est mort mardi 7 février. Il était âgé de 60 ans.

Il y a une dizaine de jours, Elton Dean (alto sax, né à Nottingham en 1945) jouait avec Soft Machine Legacy, ou une resucée du genre, du côté de Marseille. Le soir soufflant à corps perdu, la nuit tchatchant de musique et de dessins avec ceux dont il reconnaissait sa trempe : Jean-François Pauvros, par exemple, guitariste électrifié longiligne. Elton Dean vient de mourir de façon inattendue. La perte est grande.


Il est du style de princes qui pourraient se partager entre deux pôles parfaitement inconciliables pour le bon public : Soft Machine et Chris McGregor. Sauf que le bon public n'a pas toujours raison. Le plus souvent, il ne cherche pas plus loin que le bout de son bec. Celui d'Elton Dean était un bec Selmer en ébonite. Un temps, il avait tâté de l'argent sablé, mais ce n'était que pour revenir aux grands classiques.

Quand il passe l'agrégation "baba-caliente" de Soft Machine (en 1969 : Hugh Hopper, Mike Rutledge, plus l'homme oiseau Robert Wyatt aux drums), Elton Dean pointe depuis un bail dans l'un des capharnaüms les plus inspirés, les plus extravagants, les plus inventifs que cette planète ait portés - l'Angleterre avait alors du génie : Thatcher y a mis bon ordre -, le London Jazz Composer's Orchestra du contrebassiste Barry Guy.

Pour les subtils et les sans-imagination, aucun rapport entre Barry Guy et Robert Wyatt. Pour le grand public, le seul du groupe Soft Machine à exister, avec son potentiel pop piquant. Pour les musiciens, un seul point commun : le plaisir, la musique et Elton Dean.

Lequel cabotait dans le free et l'avant-garde british, croisant ici Keith Tippett, là les quatre-vingts chasseurs de l'insupposable - par temps de Tony Blair - Centipede (rock, jazz, musique contemporaine, une louche de Brahms et pas mal de Cage), et pour le reste, tout ce qui bougeait à la surface de la Terre.


L'ÉTRANGETÉ DE SA CARRIÈRE


Pompidou est encore à la barre, en France, quand Elton Dean dénonce son CDI chez les Soft. Il intègre l' aventure de sa vie et de celle de tous ceux, musiciens ou pas, qui les ont croisés : la confrérie du souffle, Brotherhood of Breath, du pianiste au regard doux, Chris McGregor : seule et unique communauté philosophe, musicale, géniale, parfaitement intégrée, venant d'Afrique du Sud, dont la seule existence dénonçait la honte.

A la fin de l'apartheid, Chris McGregor n'a tiré aucun marron du feu. On a sorti quelques pitres de variétés pour faire l'affaire. Le pianiste au regard doux finit discrètement sa vie dans le sud-ouest de la France. Ce n'est pas plus mal : aujourd'hui, il serait décrété ringard, élitiste, et quand on compterait ses ventes dans la gondole, on se gondolerait. Elton Dean itou.

L'étrangeté parfaitement régulière de sa carrière à lui, Elton Dean, c'est d'avoir aimé les vastes scènes pop, puis dans la foulée, ou plus tard le même soir, des quartets pour trois clampins, un postcoltranisme incertain, une saison au paradis de Carla Bley, et la vie telle qu'elle va avec Chris McGregor.

La vie des musiciens, la vie de ces musiciens-là, n'est pas la vie ordinaire. Elle effraie ou fait rire par sa liberté dégagée.

  • le 19/02/2006 à 00:38 par zoooofunk_babeeeeyyyy

    qui bono ?

    cest de toi ? si oui bravo cest beau un texte sans raccourci ou fautes ..sinon tu me degoutes imposteur a la tete pleine de cheveux
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